Le festival du cinéma en langue allemande, Augenblick, s’ouvrira le 7 novembre avec la comédie La tête à l’envers en séance privée, au Relais Culturel de Thann. Le festival se clôturera au Vox, à Strasbourg, avec la projection du Loulou de Pabst le 24 novembre. Avec l’alpha et l’oméga, ce début et cette fin, le festival dévoile deux de ses axes, à savoir un regard sur la production contemporaine et une inclinaison naturelle vers la rétrospective et le devoir de mémoire.
Entre curiosité et poids lourds
La compétition proposera 6 films inédits d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse ainsi qu’une co-production bulgare. Ce panel diversifié, offert à un jury présidé par l’acteur André Wilms, conserve une dominante sociale. Le cinéma proposé s’axe autour de problématiques contemporaines, de récits mettant en scène des migrants, des exilés, des voyageurs. Le cinéma allemand se montre en prise avec l’actualité.
Deux œuvres sont par ailleurs mises en exergue : Les conquérantes, manifeste féministe et accessoirement représentant de la Suisse aux Oscars, et In the Fade, nouveau film coup de poing du brillant Fatih Akin. Dans cette œuvre poignante et très directe, Diane Kruger surmonte le deuil de ses proches, victimes d’un attentat, jusqu’à se transformer en mère vengeresse. L’actrice a gagné pour ce rôle un prix d’interprétation à Cannes.
Fatih Akin, brillant auteur d’œuvres célébrées telles que Head on ou Soul Kitchen, pourra se voir reprocher la frontalité et le jusqu’au-boutisme de son film. Il aurait été illusoire d’attendre de sa part un film tiède et la présentation d’In The Fade sera, sans nul doute, l’un des temps forts du festival.
Tribune offerte à David Striesow
Augenblick soigne ses hommages. David Striesow, brillant acteur germanique, aura donc les honneurs d’une masterclass le vendredi 10 novembre à l’Auditorium du Musée d’art moderne. Il pourra ainsi revenir sur une carrière passionnante, au cours de laquelle il a alterné des films à succès comme Les Faussaires, de Stefan Ruzowitzky et les multiples apparitions télévisuelles.
La rétrospective de son oeuvre s’ouvrira avec un intriguant inédit, Drei, signé du très polyvalent Tom Tykwer en 2010. Striesow, véritable star outre-rhin, pourra donc se familiariser avec le public strasbourgeois et partager les détails de son art.
Le festival continue également à s’ouvrir au jeune public et propose, par ailleurs, un panel de « films de l’année », avec cinq succès, cinq oeuvres passionnantes tournées en langue allemande que vous pourriez avoir manqué en salle en 2017.
Augenblick a, d’évidence, des désirs d’exhaustivité. Il y a une volonté forte de proposer un large spectre d’oeuvres.
En abordant des genres différents, en se penchant sur les nouveaux noms, en célébrant un grand comédien et en exposant les têtes de file que sont Akin et Tykwer, il semble que le festival remplit son office de la meilleure des manières.
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